vendredi 7 septembre 2012

Récit de mon 1er acccouchement à la maison

 28 juillet, 23 heures, dans une heure cela fera exactement 9 mois que je t'attends...

C'était un été très chaud, le soleil s'était couché mais la chaleur m' accablait toujours .
Le calme régnait dans la maison, minuit sonnait. J'étais la seule éveillée, tournant en rond, m'occupant à diverses activités en alternant la lecture, les fringales, l'écriture et la marche... à vrai dire je ne me sentais pas comme d'habitude, mais j'avais mis cela sur le fait que je venais de basculer à J+1, ce qui me désespérait... cette sensation que je n'accoucherais jamais!

2 heures du matin: Depuis plus d'une heure mes muscles se tendaient dans le bas ventre paraissant presque imperceptibles, puis les contractions étaient apparues plus fortes avec le temps et de façon de plus en plus régulières. Je me surprenais à m'affairer : à gonfler la piscine dans le salon, à y mettre de l'eau, à disposer des alèses sur le canapé. C'était vraiment très étrange car je me demandais: "que suis je en train de faire?" Il ne me semblait pas que le processus de l'accouchement était enclenché, pourtant je m'y préparais dans une sorte d'automatisme et de ferveur.

5 heures du matin : l'intervalle des contractions s'était considérablement resserré, je commençais à être fatiguée d'une nuit presque blanche, les douleurs semblaient s'installer, l'idée de dormir me paraissait définitivement impossible!
Mon fils de deux ans et demi se réveillait me demandant de téter, il devait sentir quelque chose car ça faisait bien longtemps qu'il ne réclamait plus la nuit!
J'hésitais , je n'étais sûre de rien , je ne me rendais pas bien compte de la cadence de l'accouchement, je planais!
La réalité me rattrapait par ses pleurs, mon esprit devenant soudain pragmatique; deux solutions possibles s'imposaient :
je tentais de l'allaiter pour le rendormir avec le risque de ressentir de très grosses contractions dûes à la libération de l'ocytocine (Cette hormone ne permet pas seulement l'évacuation du lait. Elle permet également de produire les contractions de l'utérus au moment de l'accouchement, lorsque le travail est déjà engagé. Ces contractions continuent après l'accouchement, pour permettre à l'utérus de reprendre sa taille initiale.)
ou j'acceptais qu'il reste éveillé, m'accompagnant dans mon périple.
La situation était claire,  je sentais bien qu'il ne refermerait pas les yeux sans avoir pris de mon lait!

J'étais comment dire ... comme partie dans un monde parallèle et la pensée de réveiller le papa ne m'était même pas venue à l'esprit! Je choisissais l'option de l'allaitement et une contraction fulgurante arriva en moins d'une minute, je m'entendais dans un long râle..., je ne pouvais plus continuer! Mirek, le papa se réveilla , tout surpris de l'installation effectué dans le salon durant la nuit et de la gaieté de notre fils qui s'était définitivement tiré de son sommeil et qui sautait en criant "bébé va arriver!" après avoir aperçu la piscine dans le pièce. En effet, je lui avais expliqué que son petit frère naîtrait peut être dans l'eau, dans le salon. C'était  en tout cas mon souhait, ce que j'avais projeté, dans mon idéal.

J'expliquais à Mirek que je n'avais pas dormi, qu'il fallait qu'il m'aide à calculer mes contractions et que cette agitation soudaine me donnait le vertige. C'était un changement trop brutal, m'arrachant au silence de la nuit, m'extirpant de ma bulle. Mes contractions étaient passées à l'étape supérieure, je décidais de m'allonger dans la piscine, mais notre fils ne cessait de parler, de rire, d'entrer et sortir de l'eau; décidé à célébrer ce moment magique qui commençait.

La nuit avait fait son œuvre, les hormones aussi, j'étais dans le voyage, partie à la rencontre de notre bébé; j'étais déjà loin et j'avais envie de calme...
Nous avions prévu Mirek et moi de garder notre fils aîné à la maison. Nous nous étions tout compte fait très peu séparés de lui depuis sa naissance, l'emmener ailleurs ne nous semblait pas une évidence. Mais à ce moment précis les choses étaient bien différentes, le petit était extrêmement agité, il ne voulait pas rester avec son père, cherchant sans cesse ma présence et une réponse de ma part, ce dont je ne pouvais lui apporter. Ils partirent chez des amis, notre enfant y resta.
Je décidais d’appeler J, la sage femme. Mon corps s'était tendu, je ne me sentais pas très bien, tout ce remue-ménage m'avait fait sortir de mon bien être, et les douleurs étaient devenues plus difficiles à gérer. Au téléphone avec J, plusieurs contractions s'étaient répétées, rapprochées, j'avais du mal à finir mes phrases, je l'entendais me dire "j'arrive".
Dans la foulée, à peine raccroché, j'appelais mon accompagnante à la naissance, Vaia, une doula, il était convenu qu'elle serait là pour me soutenir avec le papa. Elle me dit également qu'elle arrivait.

Je restais seule, abasourdie par une multitude de sensations étranges, je n'arrivais pas à trouver ma place, j'essayais de faire corps avec le gros ballon bleu, puis de me détendre accroupie. M'étendre dans la piscine n'était tout simplement plus adéquat, une impression désagréable de me dissoudre, de me liquéfier, j'avais avant tout besoin d'un support "solide" sur lequel m'accrocher.

Auparavant, j'avais vaguement pensé à la façon dont j'accueillerais la sage femme et la doula; par pudeur je m'étais dit que je serais habillé au moins du minimum.
Mais c’était nue et dans une sorte de transe que j'ouvrais la porte à J la sage femme, il était 6 heure du matin.
Elle m'auscultait difficilement, j'avais des contractions toutes les 3 minutes et elles étaient longues de 2 minutes! Je n'étais malheureusement pas très dilatée 3/4 cm. Le chemin pouvait être encore bien long...
Vaia et Mirek étaient arrivés, mes contractions s'intensifiaient, mais j'étais soulagée. C'était calme, ils chuchotaient, les rideaux étaient tirés, la lumière des bougies valsait . A tour de rôle on venait me masser, un petit déjeuner se préparait et une musique douce flottait dans la pièce. J'adorais l’atmosphère qui y régnait, je redevenais plus sereine, trois personnes que j'estimais étaient là juste pour moi, et tant d'attention me rassurait car l'espace d'un moment indéfini, j'avais bel et bien perdu pied.
Le climat s'apparentait à celui que le médecin Michel Odent décrivait dans son livre "Votre bébé est le plus beau des mammifères" lu pendant ma grossesse.
Pendant l'accouchement, une femme a un grand besoin d'intimité, de silence, peu de lumière et de ne pas avoir l'impression d'être observée. Pour permettre de libérer le néo cortex (impliqué dans les fonctions cognitives) et laisser place au cerveau archaïque afin de lâcher prise totalement pour secréter suffisamment d'endorphine et atténuer les douleurs.

C'était exactement ce qu'il m'arrivait, un lâcher prise total, je ne contrariais aucunement mes douleurs, je me laissais porter par une mer agitée. J'avais travaillé toute cette facette lors de ma préparation à l'accouchement (tourné essentiellement vers un accompagnement psychique, un travail sur les peurs), et je mettais tout cet aspect en pratique.

Les contractions devenaient de plus en plus violentes, je vomissais à plusieurs reprises. Le bon côté était que mon ventre se détendait un instant, un répit ...C'était une période difficile, une  grosse tempête!
Pendant tout ce temps,  avant puis après, j'étais réellement soutenue, chacun leur tour, ou tous ensemble, ils manifestaient leur présence, de façon douce, subtile, s'arrêtant à mes attentes. Ils écoutaient ce  que je ressentais, notamment la nécessité d'être auprès d'eux. J'avais énormément besoin de contacts. Ils me donnaient cette aide précieuse sans avoir besoin de parler...d'ailleurs plus un mot ne sortait de ma bouche depuis un long moment!
Aussi plusieurs fois , Vaia et J nous laissaient seuls, s'éclipsant, nous laissant dans l'intimité de notre couple. Toutes nos interactions, nos échanges semblaient évidents, comme une gracieuse chorégraphie où les  relations humaines devenaient simples, pures.

J'étais dans une ivresse étourdissante, il devait être 10 heures du matin, J me dit que j'étais à 8 cm.
Je me souviens de m'être félicitée de cette endurance car lors de ma première naissance je n'avais pu gérer la douleur au delà de 3/4 cm. C'était manifeste, un autre contexte, d'autres attentions, plus humaines, plus instinctives, favorisaient  un mieux être indéniable!
Mon état de transe me permettait à ce stade de dormir entre les contractions, ce qui était tout de même incroyable car ces plongeons répétés dans le sommeil ne duraient jamais plus de 2 minutes!

La première poche des eaux se perçait, le liquide était légèrement teinté, mon bébé avait fait un peu caca. J, allia ce constat au fait que j'avais été stressée au petit matin, perturbant ainsi le petit être qui vivait encore en moi.
A partir de ce moment là  J répétait  des contrôles au monitoring pour s'assurer d'un bon rythme cardiaque et pour être sûre qu'il n'y aurait pas de souffrance foetale. Elle adaptait un protocole bien moins rigide que traditionnellement en structure, en évaluant exactement la situation, ma situation : les excréments étaient frais , le liquide peu teinté, le coeur ok...Elle redoublait de vigilance afin que cet événement ne mène pas vers des problèmes.

11 heures du matin : la dilatation était compléte, cela faisait 45 minutes que je poussais de façon instinctive, par petits à-coups, non pas pour accoucher mais pour faire descendre davantage mon bébé .
J'étais extrémement fatiguée, il m'arrivait d'avoir des trous noirs, dûs aussi à mon état second qui s'amplifiait encore. Je demandais l'heure  en lui  suppliant dans combien de temps ce serait fini. Je voulais une réponse précise, mais pour ne pas me démoraliser, J me répondait que très vaguement "dans la matinée, ou début d'après midi..."

Non loin de midi ,elle me proposait de percer la seconde poche des eaux pour me soulager, mais dès ce geste appliqué, une tension palpable emplissait l'air, le coeur de mon bébé ralentissait de façon considérable, "on  la transfert" dit J "où est le téléphone?"
Ils étaient là, tous extrêmement zen, malgrè une pression pesante, Vaia saisissait le téléphone, nos regards s'étaient croisés. Nous étions tous fortement unis depuis le début de cette matinée,  en communication  tactile et  quasiment télépathique! Je sentais qu'elle comprenait mon désespoir d'être arrivée si près du but et pourtant dans l'obligation de basculer dans d'autres lieux. Elle me laissa un temps, peut être une minute ou plus, je ne sais plus. Dans cet instant, où le temps s'y engouffrait tout entier, une force inimaginable m'animait soudain et J apperçevait le sommet de la tête, le coeur reprennait son rythme normal, Vaia lâchait le téléphone.

Peu de temps après la petite tête était dehors, mais le reste du corps ne suivait pas. J entreprit les manipulations adéquats. J'avais une sensation de glissement, l'impression qu'elle essayait d'attrapper un poisson! Depuis un certain temps déjà, je n'étais plus sûr de qui des trois me massaient,  de ce qui se passait réellement autour de moi;  mes facultés de percevoir s'était transformées, mon regard était tourné vers l'intérieur de mon corps. J'étais arrivée à l'apogée du lâcher prise, la libération hormonale était au maximum, la douleur ne paraissait plus et ma conscience avait laissé champs libre à mes instincts les plus primaires. Un sentiment d'abandon m'étreignait dans cette dernière étape, sublime de sens.
Les épaules de mon bébé se libéraient enfin, je pris son corps dans mes mains, son cri me ramenait à la réalité, il était là, tout chaud sur mon ventre. Le sourire aux lèvres, nous étions là heureux parents et accompagnants à savourer ces minutes merveilleuses.
J'avais projeté de donner la vie dans l'eau, mon deuxième garçon était né sur le canapé, accouchant en position de latérale.
Je le regardais, il ne paraissait pas fragile, il semblait grand et fort, ce qui n'était pas simplement une vision subjective de ma part mais une réalité immuable; un beau bébé de 4kg500 et 56 cm!
Mirek avait coupé le cordon bien longtemps après, lorsqu' il avait cessé de battre. Nous étions si heureux de cette naissance mais aussi de toute cette douceur alentour.
Du haut de ses deux ans et demi son grand frère arrivait 20 minutes après la naissance, il était là regardant pour la première fois son petit frère, chacun tétant à un sein.
Quel délicieux souvenir, celui d'avoir été libre et respectée dans mes choix ainsi que le sérieux, la bienveillance et le calme de ceux qui m'accompagnaient dans ce beau voyage.
J'ai accouché par les reins (mon bébé était dos contre le mien), la douleur a été très intense à certains moments, je reste persuadée que sans tout ce soutien je n'aurais pas pu gérer les événements aussi bien!
Dorénavant nous étions quatre, Vaia et J étaient parties, nous laissant dans l'intimité de notre foyer.


Hamac pèse bébé!

Fanny, bio-logiquement-maman

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dimanche 2 septembre 2012

Accouchement respecté : extrait d'une lettre ouverte du Conseil National de l'ordre des sages femmes à la présidence

Paris, le 20 mars 2012
Mesdames, Messieurs les candidats à la Présidence de la République,

Le droit à la santé est un droit individuel inaliénable permettant à toute personne de vivre dans la dignité. Toute femme doit donc pouvoir « jouir du meilleur état de santé possible »1. Or, ces dernières décennies ont été marquées par un recul des indicateurs de santé des femmes et de la périnatalité.
Inégal accès au soin, méconnaissance des différentes méthodes de contraception, augmentation du nombre d’IVG chez les mineures, défaut d’alternatives à l’accouchement surmédicalisé, stagnation de la mortalité infantile, absence de généralisation du suivi gynécologique,... sont autant de motifs nous forçant à poser le constat d’un échec patent des différentes politiques de santé envers les femmes de notre pays, et justifiant aujourd’hui l’urgence de notre appel.
...
Nous demandons  à:

Faire évoluer notre système de périnatalité
Rien n’est plus intime que l’expérience de concevoir et de porter un enfant. Pourtant, au-delà des restructurations importantes enclenchées il y a trente ans, et conduisant notamment à la disparition de près des deux tiers des maternités et à la division par deux du nombre de lits, la technicisation croissante et l’accouchement uniformisé ont pris le pas sur l’accompagnement humain.
Cette technicisation a pourtant montré ses limites. Alors que les indicateurs périnataux français sont préoccupants, la dernière enquête3 sur le sujet menée en 2010 pointait du doigt une surconsommation médicale établie « sans bénéfice évident pour la santé des mères et de leurs enfants ». En effet, la systématisation des protocoles et l’hyper- médicalisation de la naissance
auxquelles nous assistons aujourd’hui comportent de forts effets iatrogènes sur la santé et peuvent, par-là même, créer des pathologies.
 
Source Site de l’OMS Loi HPST du 21 juillet 2009,
Résultats de l’enquête nationale périnatale 2010 menée par le Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé

- Remettre à l’honneur la physiologie
 permettrait de préserver la normalité du processus de la grossesse et de l’accouchement en proposant une prise en charge plus respectueuse et adaptée.
Ainsi, à l’instar de ce que préconise la Cour des comptes dans son rapport sur la sécurité sociale pour 2011, il nous semble nécessaire de mieux articuler les différentes missions des professionnels de la naissance afin de mettre en place un vrai premier recours axé sur le dépistage et la prévention.
- Créer des alternatives
Accoucher autrement n’est plus une demande marginale. En 2010, 49,1% des jeunes mères considéraient que la prise en charge de leur accouchement à l'hôpital était standardisée et inadaptée à leurs besoins et à leurs envies4. Plus significatif encore : une femme sur quatre déclare qu’elle aurait souhaité vivre autrement son accouchement – soit près de 200 000 femmes par an.
Il est pourtant avéré que l’insatisfaction des jeunes mères sur le déroulement de leur accouchement peut favoriser la survenance de la dépression du post-partum. Ce manque d’alternatives pousse aujourd’hui certaines femmes à rejeter toute médicalisation, même lorsqu’elle s’avère utile, et à choisir d’accoucher à domicile seules* malgré les risques indéniables que cela comporte.
C’est pourquoi et afin de respecter le libre choix des femmes, nous soutenons la mise en place des maisons de naissance et espérons de votre part un engagement fort en faveur de cette mesure.
Les maisons de naissance sont des structures où les sages-femmes réalisent l’accompagnement global de leurs patientes : suivi de grossesse, accouchement, suites de couches. Préalablement sélectionnées, les femmes pouvant être admises ne doivent présenter ni pathologie ni risque avéré.
Dotées d’un équipement médical et intégrées dans un réseau de périnatalité, voire attenantes à une maternité, les maisons de naissance assurent une collaboration sécuritaire, notamment en cas de transfert. Mais la sécurité des mères et des nouveau-nés est surtout garantie par les compétences médicales des sages-femmes en charge de ces structures.
Injustement décriées en France, elles se multiplient pourtant en Europe et dans le monde et ne cessent de démontrer leurs nombreux bénéfices tant en termes de satisfaction des femmes, d’économies ou encore de sécurité. Alors qu’attendons-nous ?
....
Il est urgent qu’une mobilisation importante de tous les acteurs de santé soit engagée. C’est pourquoi, l’Ordre des sages-femmes souhaite aujourd’hui connaître vos propositions et vos engagements sur ce thème essentiel qu’est la santé des femmes.
Le Conseil National de l’Ordre des Sages-femmes

*Le conseil d'ordre des sages femmes  met l'accent sur le fait d'accoucher chez soi peut être dangereux mais si on le fait sans accompagnement .

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L'accouchement à domicile. AAD 1ère partie

Pour la naissance de mon second enfant, l'accouchement à domicile s'est imposé à moi.
Une envie de liberté , d'intimité , d'un soutien plus proche, d'un suivi personnalisé... La vie fait souvent bien les choses, et j'ai eu la chance de croiser le chemin et me lier d'amitié avec plusieurs mamans ayant connu cette aventure. D'entendre le récit de proches m'a conforté dans ma décision. Pour l'occasion j'ai été suivie par une sage femme qui accompagne les futures mamans et mamans qui comme moi ,ont fait choix ..Dans ma région, plusieurs professionnelles pouvaient m' accompagner dans ce voyage.. Une chance ! car dans l’hexagone c'est loin d'être le cas partout!
J'ai bénéficié tout au long de cette deuxième grossesse un suivi très personnalisé de la part de ma sage femme ,avec un rapport humain de qualité. Les consultations pour ce suivi duraient en moyenne 1 heure, voire 1 heure et demi. Je me sentais soutenue, et elle prenait le temps de répondre à toutes mes questions, nous apprenions aussi à nous connaître.
Pour un accouchement à domicile, ou contacter une sage femme dans le cadre d'un suivi de grossesse ,vous trouverez ci dessous la liste des sages femmes libérales:
Pour trouver celles qui accompagnent les accouchements à domicile : aller dans "accouchement à domicile" puis "contact" puis "liste".

De plus en plus de femmes aimeraient des accouchements moins médicalisés, moins invasifs, ainsi que plus de respect de leur intimité. L'accouchement à la maison est une alternative, mais cela peut être perçu par les futures mamans comme une solution trop extrême, car en fait peu commune. Environ 2% d' AAD en France, ce qui est peu en comparaison à d'autres pays dit industrialisés.
Il serait intéressant , de pouvoir offrir le choix de maisons de naissances (un compromis entre une maternité traditionnelle et un accouchement à la maison) malheureusement contrairement à d'autres pays , ces structures n'existent pas en France.

un début! des salles de naissances dites "maison de naissance" mais imbriquées au sein de l'hôpital... zoom sur les bluets .
La route est encore longue mais petit à petit une prise de conscience voit le jour sur les besoins d'un accouchement plus naturel et respecté.

A voir: ce que demandent les femmes et les sages femmes.. lettre ouverte

Fanny, bio-logiquement-maman

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samedi 11 août 2012

8 ans d'allaitement! ( 2/3)

L'allaitement dans sa durée (source OMS) : l'Organisation Mondiale de la Santé recommande fortement un allaitement exclusif jusqu’à 6 mois, puis l'allaitement maternel avec une diversification alimentaire appropriée jusqu'à deux ans ou plus... .Zoom OMS Allaitement.


 Mon premier enfant avait plus d'un an, il exprimait par la parole son envie de téter et il marchait.
J'ai commencé à me sentir différente , car c'est ce que l'on me renvoyait.
J'ai ressenti alors le besoin de rencontrer d'autres  parents vivant la même situation  me tournant de nouveau vers une association de soutien à l'allaitement maternel,  mais cette fois ci pour partager l'expérience d'un allaitement long. Ne pas se sentir seule sur le chemin que l'on a décidé d'emprunter ça fait du bien!

Les mois passèrent, il avait deux ans et j'apprenais que j'étais enceinte!
Des sensations désagréables , voire des douleurs lors des tétées sont survenues surtout les premiers mois de grossesse. Plus mon ventre s'arrondissait , plus mon lait se tarissait et changeait de composition pour tendre vers du colostrum donnant un goût salé. Malgré ces transformations  l'envie de continuer l'allaitement était plus forte autant du côté de mon enfant que du mien.
Allaiter enceinte ne pose pas de soucis de santé pour la mère si elle se nourrie correctement et cela ne nuit pas à la formation du fœtus.
L'idée d'un co-allaitement se profila...




Au fil de mon expérience, j'ai pu me dessiner le paysage de la mère allaitante : manque de soutien à la naissance et lors d'un allaitement long, informations contradictoires au sein d'une même équipe soignante, questionnements, d'autres regards qui nécessitent souvent d'argumenter ses actions sur la façon de nourrir son bébé...
N'étant pas une norme sociale établie, l'allaitement pose problème à plus d'une personne concevant cela comme quelque chose de négatif  lorsque l'enfant commence à marcher et parler... Mélange d'idées (Confusion entre  sein charnel et sein nourricier, conduisant parfois à des perceptions malsaines, des stigmatisations ou des préjugés : les femmes allaitant en public sont jugées provocatrices, l'allaitement est perçu comme un frein à l'épanouissement social et amoureux de la femme...
C'était en 2003. Neuf ans plus tard les choses ont évoluées grâce au travail de longue haleine fourni par les associations concernées et à la meilleure pertinence des informations distribuées telles que celles disponibles dans le livre bleu pour la future maman envoyé en début de grossesse par la sécurité sociale (considérée, j'imagine, par les futurs parents comme une source fiable d'informations).

Ainsi les conseils liés à l'allaitement ainsi qu'aux méthodes d'accouchement alternatives se sont  améliorés. Ayant reçu trois  guides de la sécurité sociale ,à trois ans d’intervalle environ , pour chaque naissance, j'ai pu évaluer le changement de cap considérable. Cela me donne grand espoir quant à d'autres prises de conscience possibles et à l'évolution favorable des mentalités en faveur de l'allaitement et d'un accouchement plus naturel.



Soutien à l'allaitement :

- La leche league : http://www.lllfrance.org/
- Coordination française pour l'allaitement : http://www.coordination-allaitement.org/


 Fanny, bio-logiquement-maman

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samedi 4 août 2012

Un allaitement long de 8 ans! (1ère partie)

Je n'avais pas imaginé que j'allaiterais aussi longtemps!

Pas de date fixée, tout s'est déroulé, au fil du temps... Puis un beau jour, le cap des 6 mois est arrivé, accompagné de réflexions et questionnements d'autrui...
- "Tu vas arrêter bientôt quand même?!"
- "Mais il a des dents ! ce n'est plus possible! ça doit faire mal!"
- "Trop de fusion, il faut savoir arrêter à un moment donné, non?"
- "Mais alors il ne mange rien?"


Dans mon entourage, mes amies-mamans et mes relations avaient eu sur ce sujet divers parcours, et s'il y avait eu l'allaitement, il n'avait pas dépassé les 4/5 mois (avec la contrainte importante d'une reprise dans la vie active après les 3 mois de congés maternité); puis il y avait aussi mon propre passé, conçue dans les années 70, je n'avais pas été allaitée.

Laissant libre cours à mes sensations, à mon cœur ... mon premier bébé fût allaité...
Pas de promesse de durée, juste vivre l'évolution et voir...Etre à l'écoute de ce que ça nous renvoyait, à mon bébé et à moi...
Il faut dire que le contexte était favorable, car le papa n'y voyait aucun inconvénient et il n'y avait pas de reprise de travail imminente!
Puis un jour vers ses deux mois je réalisais...
La force de conviction qu'il fallait déployer pour continuer dans certaines situations :
j'étais malade, rien de très grave mais assez pour avoir droit à des antibiotiques pendant quelques temps. Le verdict du médecin était sans appel, je devais arrêter mon allaitement...Aucune autre solution ne m'était proposée.
Mon attention fût alors portée vers les associations d'allaitement qui me soutenèrent en m' apportant des informations très adaptées à la situation : allaitement/médicaments. Une source de données précieuse et qui n'était malheureusement pas dans les mains de mon médecin...
Forte de ce soutien, je retournais voir mon généraliste afin qu'il me prescrive l'antibiotique compatible; me voyant déterminée, accompagnée de mes bagages d'arguments, il partit vérifier mes dires, qui furent validés!

Malheureusement de nombreux médecins n'ont pas de formation en allaitement et ne peuvent nous aider et nous soutenir lorsqu'un problème survient, ou lors du choix de l'allaitement long. Par manque d'informations dans ce domaine, ils préconisent l'arrêt du lait maternel à défaut de connaissances plus complétes, se mettant ainsi à l'abri derrière une norme sociale et s'assurant ainsi qu'il n'y aura pas d'erreur.

Le Centre de Référence sur les Agents Tératogènes (CRAT), est un Service d’information sur les risques des médicaments pendant la grossesse et l'allaitement.
Ce site est destiné aux professionnels de santé, mais il est intéressant de le connaître, afin de pouvoir s'y appuyer. Il pourra permettre d'entamer le dialogue avec votre médecin en lui indiquant ces sources lors de situations difficiles, comme le sevrage forcé du à une mauvaise orientation dans le choix médicament/allaitement.

A savoir que le financement du CRAT est exclusivement public et indépendant de l’industrie pharmaceutique.


Focus sur une thèse : une étude met en parallèle les résultats d'un questionnaire auquel ont répondu des médecins généralistes et un second auquel ont répondu des mamans , afin de faire un état des lieux de la prise en charge de l'allaitement maternel dans les cabinets de ville.
Cela met en évidence la nécessité de revoir la formation des médecins en matière d'allaitement.


Puis arriva le premier anniversaire de mon enfant...

Fanny, bio-logiquement-maman

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des couches jetables à regarder de plus près..

Au cours de ma vie de jeune maman, j'ai occulté de me poser certaines questions et l’accès à l'information qui suit aurait eu sûrement un impact sur mon choix ..

Et vous? Vous étes vous déjà posé cette question : De quoi est faite une couche jetable?


En  voici la composition: il y a du plastique ,de la cellulose...et divers composants chimiques (jusqu'à 50), les principaux sont:


- Polyacrylate de sodium, qui transforme le liquide en gel, ingrédient chimique qui a été interdit dans les tampons (où il était en contact avec la peau, ce qui n’est cependant pas le cas dans les couches..mais c'est tout près.. ).Il est soupçonné de provoquer des allergies graves .

- Benzol (produit désormais considéré comme cancérigène) qui est un mélange d'hydrocarbures : trouvé dans le gel des couches en 1988 par le magazine écologique allemand Öko-Test .

- Dioxines dans la cellulose  et l'enveloppe des couches jetables (trouvé en 1989). Ce sont des sous-produits indésirables dans un grand nombre de procédés de fabrication. Leur présence résulte nottament du blanchiment des couches jetables au chlore. 17 dioxines parmi les 200 répertoriées sont considérées comme cancérigènes à long terme par l'OMS.
Il n'y a aucune preuve d'un niveau acceptable ou sécuritaire de l'exposition aux dioxines. La dioxine est cumulatif et lents à se désintégrer.

- Des matières dites organo-étains trouvées par greenpeace en 2000 , suite à des études menées en Allemagne sur la composition des couches jetables de 8 grandes marques; des traces d'un composé chimique, le tributyltin (TBT), article CNRS , utilisé dans le traitement du bois, dans certaines peintures et textiles ainsi que dans la fabrication du papier,ainsi dans les peintures pour bateaux dont il protège les coques en détruisant les algues.

Une étude a mis en évidence des réactions de type asthmatiques chez des souris ayant respiré de l'air en contact avec des couches jetables ("Acute Respiratory Effects of Diaper Emissions", Anderson, 1999).


- Aussi la décomposition de l'urine en ammoniaque endommage la peau de bébé. Plus le temps de macération est prolongé, plus le risque est augmenté.Les slogans publicitaires vantent le super pouvoir absorbant des couches jetables, ce qui accentue le phénomène de macération, car bébé semble au sec, et cela incite à le changer moins souvent.

- La partie  externe de la couche est imperméable, en polyéthylène ou polypropylène. Elle ne laisse pas respirer la peau.
Une étude  (Partsch, C. J., Aukamp, M., & Sippel, W. G. (2000), Scrotal temperature is increased in
 disposable plastic lined nappies. British Medical Journal, 83, 364-368) mets en évidence l'augmentation d'une température scrotale de plus d'un degré  chez un bébé avec une couche plastifié en comparaison avec une couche en tissu.
Ce qui entraînerait possiblement des répercussions sur la fertilité des garçons, car les testicules ne peuvent maintenir leu température idéale.

Malgré  tous ces constats, les fabricants de couches continuent d'élaborer des couches dites de plus en plus performantes, en employant toujours plus de produits chimiques.

Aucune étude n'a été réalisée à ce jour pour prouver les effets à long terme des couches jetables. Toutefois, tenant compte des éléments ci-dessus, ne devrions nous pas rester vigilant sur les produits que nous achetons?

Ne serait ce pas légitime de réclamer plus de transparence sur la composition des couches?
                                                                                                  
Cette couche ,sur la photo ci-joint, est une couche jetable ,dite écologique,   contenant moins de substances chimiques , c'est pour cela qu'elle est plus épaisse , et n'a pas été blanchie , d'où sa couleur plus sombre.
Fanny,bio-logiquement-maman                                   
Cette photo  ci dessus est la propriété exclusive de fanny,bio-logiquement-maman




Allaitement et enjeux économiques

Avant la naissance de mon premier enfant, je n'avais pas réellement réfléchi au choix du sein ou du biberon.
D'ailleurs est-ce un véritable choix lorsque l'on choisi de ne pas allaiter ? Ou un choix imposé dans notre quotidien presque de façon subliminale et invasive, par le lobby du "lait en poudre", avec comme objectif principal : remplir les poches de grands groupes sans se soucier en premier lieu du meilleur ni pour le bébé ni pour la maman. Ne subissons-nous pas une publicité omniprésente expliquant tous les bienfaits de la liberté retrouvée pour la mère, tous les avantages du "défusionnement" pour notre bébé, imposant l'image d'un corps parfait à l'instar des jeunes mamans des magazines retouchées par logiciels?
Sans compter le démarchage de ces grandes industries auprès des médecins et des maternités. Vous souvenez-vous peut être de cette petite valise rose ou bleu de maternité offerte gracieusement, contenant notamment un biberon, de la publicité et bons de réductions sur le lait dit "maternisé" ainsi que des couches dont la composition reste bien obscure si l'on s'y penche de plus près ?
Et si c'était différent, sans pression pour consommer plus, mais avec du soutien pour consommer mieux... Imaginons...

Un guide simple :
- sur l' allaitement avec des adresses d'associations, un annuaire de médecins ayant reçu une réelle formation sur l'allaitement, une crème, voire des feuilles de choux... non pas pour l'arrivé d'un autre bébé mais pour soulager des douleurs qui pourraient éventuellement survenir;

- sur les besoins physiologiques de l'enfant. Certaines marques, en biaisant les messages sur ses besoins réels, nous font croire qu'en achetant tels ou tels produits, bébé sera plus heureux : exemple avec le magasin de puériculture Aubert qui lance le slogan "Réussissez votre bébé" ... Affligeant!


- sur la façon de s'approprier le quotidien avec des couches lavables, en expliquant clairement tout les aspects positifs de cette démarche;

Au lieu d'un doudou à l'intérieur de la boite, pourquoi ne pas offrir des bons de réduction pour des portes bébés, afin de rester proche de lui et répondre à ses besoins tout en se facilitant le quotidien ? Des bons de réductions pour des paniers bio, pour soulager la mère post accouchement en privilégiant son repos, avec l'accéssibilité à une nourriture saine, etc.Et puis, l'arrêt de l'allaitement n'est-il pas fortement suggéré pour une reprise du travail sans soucis, dans une société où la conciliation familiale au travail n'est pas un enjeu ?
A ce sujet, j'aimerais vous faire partager
cet article provenant du Québec, une première sur la planète, en espérant que ce genre d'initiatives fasse écho par chez nous...

Ces réflexions sont juste un constat amer sur les manipulations que nous subissons pour acheter, en prenant en otage notre inconscient...

Gardons à l'esprit l’intérêt premier des fabricants et distributeurs de lait en poudre, qui n'est rien d'autre que financier...

Fanny,bio-logiquement-maman
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